Au moment où notre escapade à Queenstown (NZ) tire à sa fin, je ne peux faire autrement que de réfléchir sur la raison d’être de toute vie sur terre et du rôle qu’on y joue. Pendant notre séjour dans l’île du Sud, Covid-19 qui était à présent éradiqué de la Nouvelle-Zélande a de nouveau fait son apparition et nous avons également ressenti les effets d’un tremblement de terre d’une magnitude de 5.7 dont l’épicentre provenait d’une région tout près d’où nous séjournions. Deux exemples qui me rappele que nous, simples humains, sommes plutôt petits sur cette terre et que nous avons très peu de contrôle sur la majorité des évènements qui se produisent sur cette vaste étendue sur laquelle nous vivons. Nous aimons tous croire que nous avons un certain contrôle, mais la réalité en est tout autre. Nous ne sommes pas toujours alertés aux problèmes de santé et Mère Nature frappe aussi souvent au moment où on s’y attend le moins.

J’ai toujours adoré la nature. J’aime la façon dont elle change constamment; j’aime sa beauté dans son état le plus simple, sa vaste grandeur et par-dessus tout, j’aime la façon dont elle nous garde humble. Tout en respirant l’air pur et frais de Wanaka, je m’assoie et regarde attentivement alentour de moi. Je suis entourée de paysages bien différents de ceux de l’île du Nord ou je demeure. Derrière les nuages, je peux facilement imaginer la chaîne de montagne aux sommets enneigés. Pour l’espace d’un moment, j’aurai préféré qu’il n’y aille pas de nuages pour pouvoir contempler les montagnes dans toute leur beauté. Cependant, je ne détiens pas le superpouvoir de faire dissiper les nuages alors je suis restée assise à regarder patiemment.

Peu à peu, les nuages se sont levés. S’ils n’avaient pas été là, je n’aurais pas pu observer le grand dévoilement des montagnes et je n’aurais pas pu contempler l’effet miroir qui a eu pour effet de reproduire cette même image des montagnes à la surface de l’eau. Pendant que j’attendais ce grand dévoilement, j’ai entendu les garçons rire aux éclats, je les ai regardé courir ici et là et avoir tant de plaisir à nourrir les canards…qui sait, peut-être que je n’aurais pas remarqué tous ces petits détails s’il n’y avait pas eu de nuages. Notre arrêt aurait sans doute été tout aussi splendide, mais l’attente de ce dévoilement à pleinement donné vie à Mère Nature.
J’adore les montagnes. Il y a un aspect des montagnes que je ne peux complètement expliquer, elles viennent me chercher au plus profond de moi-même et me donne l’envie de les conquérir.
Pas seulement pour la vue que j’ai une fois que je les ai gravies, mais pour l’aventure qu’elles génèrent durant mon ascension jusqu’au sommet. J’adore l’aspect physique et mental du défi qu’elles représentent. J’aime l’excitation qu’elles génèrent en moi à découvrir ce qu’elles mettront sur mon trajet, leur odeurs, leur sons et la façon dont leur air plutôt frais a pour effet de rafraîchir mon corps. Je vois très peu de désavantages aux montagnes…particulièrement lorsqu’elles sont aussi majestueuses que celles de l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande.
Elles me font réaliser à quel point nous sommes tous petits en comparaison avec elles. Elles ont l’opportunité de voir, sentir, entendre, ressentir et vivre tellement plus de choses que nous. Peut-être qu’il en serait ainsi pour nous aussi si nous ne nous hâtions pas autant? Peut-être qu’elles laissent simplement la nature faire son œuvre? Elles peuvent, tout comme les êtres humains, vivre des traumas, mais elles réussissent malgré tout à se tenir bien droite, dévoilant un autre aspect de leur beauté et le moment venu, la vie émerge à nouveau de leur décombres. Assise à les regarder, elles me rappellent qu’il n’y a pas de raison à constamment se hâter. Je dois moi aussi prendre plus de temps pour contempler la beauté alentour et à l’intérieur de nous tous…en commençant par explorer celle qui se cache à l’intérieur de moi-même. Je guérie tranquillement du traumatisme crânien résultant de l’encéphalite survenue il y a déjà quelque temps. Je ne guéri pas aussi vite que j’aimerais, mais je guéris. Fait encore plus important, je grandis immensément comme personne de par cette embuche qui a été mise sur mon chemin.

Durant notre récent voyage de famille, j’ai passé tellement de temps à regarder les montagnes et à contempler leur beauté majestueuse. Les nombreuses photos prises ne leur rendront jamais justice, mais j’espère qu’elles permettront de me rappeler que je suis ok. J’espère qu’elles me motiveront à continuer d’aller de l’avant, à mon propre rythme et à travers tous les hauts et les bas qui viennent d’emblée avec une blessure au cerveau. J’espère qu’elles m’aideront à dévoiler une partie de ma propre beauté dans toute son humilité. Peu importe la nature des problèmes de santé, ils engendrent toujours des défis additionnels pour ceux qui les vivent et rendent la montée vers le sommet beaucoup plus difficile. Les semaines qui ont précédés notre escapade familiale, mon ‘Weird Wonderful Brain’ était tellement lent et j’étais complètement épuisée au simple fait de me sentir si malade. Je me concentrais à fond pour me sentir mieux et être capable de bien profiter de notre voyage. Maintenant que je prends le temps de réfléchir à notre récent voyage, je suis tellement reconnaissante d’avoir pu être présente, d’avoir pu y participer, d’avoir pu explorer, d’avoir pu admirer toute la beauté qui m’entourait et d’avoir pu créer tant de souvenirs que nous pourrons chérir pour les années à venir. La mauvaise santé des semaines précédentes n’est qu’un souvenir lointain…il y a définitivement quelque chose à propos de l’air frais des montagnes.
L’air frais des montagnes a ré-énergisé mon cerveau et m’a tant donné en retour…voilà pourquoi j’aime tant les montagnes.
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